Dimanche 25 septembre

Notre place à sec nous attend côté Etang de Tau. Pour franchir les 5 ponts, il convient d’appeler préalablement le service ad-hoc qui ouvre les ponts si nécessaire deux fois par jour, à 9h30 et à 18h45.



 



Une fois fait, nous nous sommes présentés un peu avant 18h45 devant le premier pont qui s’est ouvert à l’heure, en même temps que le deuxième.







Pour les suivants, l’attente de 30 minutes nous a semblé longue.











Ensuite, c’est un autre monde, lacustre, qui s’ouvre à nous.











Nous trouvons une place facilement en arrivant, en bout de ponton. Le voisin, charmant, nous donne un coup de main.

Nous profitons du calme du coucher de soleil sur l’étang en pensant un peu à la tâche qui nous attend le lendemain… car nous prévoyons de presque vider le bateau pour l’hiver.

Lundi 26 septembre

Le lendemain, c’est plutôt bruyant, car une opération de terrassement est en cours tout près et dans ce genre de port à sec, tout le monde s’active en permanence, souvent un appareil électrique à la main.

Le bateau est nettoyé, presque vidé et rangé. Pas de temps à perdre, car demain matin à la première heure, c’est le grutage. Et il s’agit de ne rien oublier, car une fois le bateau à terre, tout n’en descend que par une échelle !

Les voiles sont démontées et pliées / roulées une à une et déposées chez le voilier pour révision.

Mardi 27 septembre

A 8h30, Kalinu est prêt à s’envoler.

En quelques minutes, il est sur cales, le Kärcher commence déjà à ronfler. Deux bonnes heures de lavage pour venir à bout de tout ce qui veut bien se décoller, au Kärcher donc, puis à la spatule.

Il s’agit de faire un point sur tous les défauts qui seraient à traiter sur la carène durant les prochains mois : appendices, coque, mais aussi sail-drive.

Mercredi 28 septembre

Nous récupérons la voiture de loc’, nous chargeons ; dernières touches auxquelles il faut bien donner une fin, et en laisser pour les prochaines fois.

Les listes s’allongent ; et oui, un bateau, ce sont des listes, des quantités de ToDoLists, qui se multiplient.

Evidemment, j’aimerais passer un peu de temps avec tous nos nouveaux voisins qui ont des projets de voyages plein la tête, mais nous avons de la route à faire jusqu’à la maison et le time-keeper est là et met la pression !

Fin du périple en mer et début du périple à terre pour les Kalinu…

Vous aurez l’occasion de nous lire encore, car nous avons pensé à établir un bilan, la liste de nos coups de cœur, les conseils aux voyageurs… et encore plus envie de continuer à voyager.

Alors, à bientôt et bonnes navigations pour ceux qui ont la chance d’être sur l’eau.

Ce matin mercredi 21 septembre, la baie est comme un lac ; le fond semble proche, les poissons dansent sous le bateau.

Un petit tour par le ponton d’accueil de la marina de Porto Conte pour nous alléger et faire quelques courses alimentaires. Des Anglais accourent pour tourner nos aussières ; sympa comme tout. Ils ont passé le coup de vent dans le port et nous ont vu au mouillage à quelques centaines de mètres. Personne n’enviait le sort de l’autre.

Un petit plouf dans l’eau émeraude et c’est parti pour le redouté Golfe du Laiooooone ! Le but est Sète, si le vent et la mer veulent bien nous laisser y aller !

Un dernier coup d’œil au Capo Caccia en passant, alors qu’un petit air de 10 Nd dans le nez nous fait avancer gentiment en nous rappelant que nous n’avons connu que le près, sauf menues exceptions, depuis que nous rentrons de l’Orient.

Le Navtex* nous envoie des informations sur un peu de tout ; le monde qui nous entoure se réveille de ce fort coup de vent :

- bateau de 7 m à la dérive (dans le Sicily Strait),

- dinghy de 2 m avec hors-bord perdu dans le Sud Sicile (Lampion Island),

- sous-marin en opération,

- opérations sous-marines diverses,

- explosions sous-marines de munitions,

- gunnery firing,

- pipeline operations,

- un avion à demi submergé à la dérive,

- une bouée noire à la dérive,

- des ancres perdues.

* appareil de réception d’informations marines par ondes radio. Ces informations, qui apparaissent sous la forme de texte, sont de diverses origines (bassin méditerranéen, Allemagne, Portugal, Belgique, Russie, etc…) et de diverses natures : météo, messages de détresse, objets à la dérives, sites d’opérations militaires à contourner, etc.

Bien que nous puissions théoriquement circonscrire les émetteurs que nous souhaitons voir dans notre zone géographique, nous recevons parfois des messages qui concernent une zone très éloignées de la nôtre ; c’est cocasse.

Le vent monte et nous tirons deux longs bords agréables dans la direction de Minorque, puis de Nice.

A 19h40, il faut nous rendre à l’évidence qu’avec ce vent-ci (NW 4) et le courant contre nous, nous n’avançons pas assez vite. Depuis quelques temps que nous remontons contre le vent, nous avons peaufiné nos estimations de vitesse : nous calculons notre progression en divisant la distance depuis le point de départ par le temps écoulé. Et là, 18 M réels en 7 h 40, ne représentent une progression réelle que de 2,3 Nd.

Le vent se réveille vers 3h00. On envoie toute la toile pour filer NW puis N.

7h00 ciel clair, chargé de cumulus sur l’horizon. Lever de soleil magnifique. La météo est plutôt favorable. Que du vent de NW, mais rien de trop violent.

8h00 grand beau temps ; vagues et houle font taper le bateau de temps à autres. Le vent a brusquement adonné pour nous faire gagner 15° et 0.5 Nd. D’un coup, 3 navires sur l’AIS, sans route de collision toutefois.

Journée bien ventée ; nous avons dû réduire en milieu d’après-midi devant un vent de NW qui fraîchissait dans une mer de plus en plus creusée et confuse.

Nous n’avons pas vu grand monde ; deux ferries se sont croisés dans notre sillage sur l’axe Barcelone - Bouches de Bonifacio ; c’est tout. Les autres sont restés virtuels sur l’AIS.

Trois hirondelles nous ont rendu visite.

La journée s’est poursuivie ainsi.

Le soir, le ciel est dégagé, la houle toujours présente, le vent se calme un peu. Nous continuons au moteur afin de nous remettre sur notre route directe.

4h30 : deuxième voilier que notre radar ne détecte pas correctement. Par contre, il a allumé son AIS en émission à 1.5 M de nous ce qui a de suite déclenché une alarme sur Kalinu. Son AIS précise qu’il mesure 10 m de long.

Matin calme, un peu de houle, et à 5h15, odeur de batterie qui chauffe. On va naviguer un peu sous voiles, pour voir ce qui se passe en bas.

La batterie de démarrage du moteur ne supporte plus d’être chargée au maxi lorsque nous faisons des heures de moteur consécutives. Elle a dû perdre trop de liquide, car même en remettant de l’eau, cela ne résout pas la question ; elle chauffe.

Et ben voilà, au lieu de tracer directement à Sète, nous devons faire un crochet par le port le plus proche, La Ciotat. Cela tombe pas trop mal, car nous aimons bien ce port.

Un petit coup de fil avant d’arriver : un électricien pourra venir diagnostiquer la panne dans l’après-midi.

Rendez-vous tenu, batterie moteur changée et la bonne nouvelle est que le courant qui l’alimente est correct. Yes !

Le soir, dîner sur le port en terrasse à “La Voute” avec un menu d’un excellent rapport qualité-prix.

Après une nuit paisible de récupération, nous allons déambuler dans le centre historique de la Ciotat.

Allez, on vous raconte la suite dans le prochain billet. Alors, à bientôt.

Samedi 19 septembre. Nous sommes toujours dans la baie de Porto Conte, mais optons pour une relocalisation dans la Cala del Bollo qui semble proposer un beau mouillage.

L’ancre accroche bien au premier essai.

Effectivement, sans être exceptionnellement sauvage, le mouillage devant l’Hotel del Capo Caccia **** permet de profiter d’une très belle vue sur le cap qui se dresse devant…

…et sur le Capo Bocato qui lui fait face.

Bon, très joli, mais on y est moins bien protégé de la houle qui entre du Sud que dans notre précédent mouillage. Donc l’expérience se termine là après un jour seulement...d’autant plus que l’on a capté un réseau wifi ouvert dans la cala del Torre Conte, ce qui est très intéressant pour récupérer des fichiers de prévisions météo, dont les infos sur le coup de mistral qui devrait bientôt arriver par ici et après lequel nous devrions pouvoir filer vers la France.

A bientôt.

Dimanche 11 septembre. Agréable bord de portant en quittant le Capo San Marco dont le phare nous salue, superbe en ce début de journée.

45 M sont prévus au programme.

Le vent tombe assez vite et un long bord de moteur nous attend jusqu’au milieu d’après-midi où nous rattrapons un peloton de voiliers qui remontent vers Alghero en tirant des bords. Nous en profitons pour tirer quelques bords avec eux.

L’entrée sur le port d’Alghero, un dimanche soir, est assez courue par toutes sortes d’embarcations. C’est le week-end.

Nous profitons de passer devant la station service pour faire le plein et nous renseigner sur la possibilité de stationner au quai public. On nous répond qu’il n’existe plus sous cette forme, que c’est devenu une partie d’une marina. Par conséquent, nous allons à la marina d’en face. Nous apprenons de suite par nos voisins anglais que la portion de quai public existe toujours, qu’elle est gratuite, sauf pour l’eau et l’électricité (sic!). Renseignements pris plus tard auprès du préposé : le quai est gratuit à condition de ne pas utiliser les pendilles, ni l’eau, ni l’électricité. Ce qui veut dire en mouillant à l’avant, dans un fatras déconseillé ou se mettre along side  dans le coin, ce qui peut être correct à condition qu’il n’y ait pas de vagues.

Visite de la ville. Très bonne ambiance à la fois touristique et simple dans un cadre très bien mis en valeur.

Vue depuis notre emplacement de la marina Aquatica, dont une des 26 tours qui participaient à la défense de la ville.

Le quai d’honneur vu des murailles.

La grande particularité de la ville est qu’elle fut une place forte catalane. Elle fût uniquement peuplée de Catalans durant une partie de son existence, puis ouverte aux Sardes, devant la difficulté d’attirer des catalans en ce lieu. Ces non-catalans furent chassés quelques temps après…

Les fortifications sont encore très présentes côté port et côté large.

Ce caractère catalan, bien exploité touristiquement, se retrouve dans les styles de certaines constructions, dans le parlé des anciens, les plaques portant les noms des rues, la présence de touristes catalans, etc.

Quelques bâtiments valent le coup d’œil :

Une belle escale de caractère, peut-être un peu trop touristique, mais qui vaut le détour.

A bientôt.

Vendredi 9 septembre. Il nous faut quitter sans envie Carloforte afin de poursuivre notre remontée de la Sardaigne.

Nous laissons tour à tour dans notre sillage nos amis irlandais du voilier Wayward, Carloforte, l’isola San Pietro, l’isola dei Rati, l’isola Piana, puis l’isola dei Meli pour tirer un premier bord de près dans le Canale di San Pietro, canal qui sépare San Pietro de la Sardaigne et de l’Isola San Antioco.

En regardant vers le Nord, la côte montagneuse et abrupte se dresse face au vent et à la houle de NNO.

Nous passons voir à quoi ressemble le mouillage du “Pan di Zucchero” (je ne vous le traduis pas) et s’il est praticable. Cela n’en a pas vraiment l’air aujourd’hui.

… puis si la Cala Domestica, superbe sur les photos aériennes trouvées sur le web, est plus accueillante : la houle entre et déferle sur la plage ; le drapeau de baignade est rouge. Mauvais signes. Nous repartons sans même nous aventurer dans la passe.

  Une jolie tour génoise, pour les amateurs.

Nous repartons vers le Nord voir si le prochain mouillage que l’on nous a indiqué, sous le Capo Pecora, est plus protégé.

Nous faisons une tentative prudente, mais le mouillage n’est que partiellement abrité de la houle de NO et davantage du vent de Nord, ce qui nous met à la merci d’une houle résiduelle très désagréable. En outre, le sondeur nous indique des hauteurs d’eau irrégulières et parfois très faibles, dès que l’on s’approche du bord. Le fond est rocailleux. Pas très engageant de rester là.

Une demi-heure plus tard, nous repartons 1.5 M plus bas, tout près de Portixeddu, où nous avons aperçu un voilier déjà mouillé qui ne semblait pas trop bouger. C’est un peu moins rouleur, car la houle et le vent s’enroulent pareillement autour d’une avancée montagneuse, et la vue est superbe.

Le fond est essentiellement de sable avec quelques plaques de roche au pied de la montagne. Nous décidons de rester pour la nuit, après 27 M parcourus, essentiellement sous voiles, et contre le vent.

La fin de journée nous réserve un magnifique coucher de soleil et une vue décidément magnifique sur la grande plage de Portixeddu avec montagnes verdoyantes au second plan.

Après une nuit finalement bien rouleuse, nous trouvons au matin une occasion de baignade superbe, dans une eau particulièrement cristalline.

Au revoir pour la suite de notre remontée de la Sardaigne.