Nous quittons Korfos pour Aigine sous voiles, en tirant des bords
de près, mais après une heure, le vent tombe. Ce sera moteur jusqu’à l’arrivée.
Nous avons pêché un sac plastique et une branche : heureusement que nous ne comptions pas sur notre pêche pour le dîner !
Arrivée à Aigine dans un ballet de grands ferries et de vrombissants
“flying dolphins” (navettes rapides sur foils). Ambiance de fin de week-end assez agitée à seulement une heure de ferry ou 20 min. en dolphin d’Athènes.
Par chance, nous trouvons sans attendre une place qui vient de se libérer pour nous amarrer au quai principal.
Le bruit de la circulation est un peu assommant au début, nous n’y sommes plus habitués, mais nous oublions assez vite pour profiter de l’ambiance animée.
Le lendemain matin, pas de grasse matinée, car le trafic reprend : voitures, vespas et flying dolphins. Les flots de touristes à la journée et les flux de locaux se déversent dans la ville.
Je profite de la présence de magasins de marine pour aller faire
quelques emplettes. Je prévois de vidanger le liquide de refroidissement du moteur qui me paraît encrassé.
Je pars à la recherche de liquide de refroidissement : j’ai l’impression de rechercher quelque chose de très exceptionnel. Compatible avec un moteur marin Volvo ? Je suis un extra-terrestre. S’en
est. Faut-il le diluer ou l’utiliser pur ? L’étiquette est 100% en grec, comme pour tous les produits chimiques courants. Mes interlocuteurs découvrent le sujet comme moi. Dans les couleurs, on a
du choix, du vert, du jaune, du bleu, mais la différence d’utilisation échappe aux vendeurs.
Je rentre au bateau avec du vert ; l’espoir…
Il est temps de purger ce circuit.
Une fois la notice décryptée, l’opération s’arrête vite : le premier bouchon plastique refuse de s’ouvrir. Pour forcer, il faudrait commencer par déposer le filtre à huile : cela me semble
bizarre. Je suis un peu plus motivé et un peu plus à l’aise pour le second ; il casse net. Je me demande comment les moteurs sont conçus…
Le voisin néerlandais auquel je m’adresse me propose les services de
son mécanicien qui doit repasser sur son bateau ; il s’agit d’un certain Dimitris.
Une fois Dimitris sur Kalinu, je lui présente les faits en anglais, réponds à quelques questions. Il commence la recherche. Un vrai médecin des moteurs. Du calme, de la patience et la poigne
puissante.
Il purge le circuit de liquide de refroidissement, rapporte un produit de nettoyage (toujours ces étiquettes 100% en Grec !), opération sulfureuse quant à l’odeur dégagée dans le bateau. Je revis
la randonnée dans les fumeroles du volcan de Vulcano.
L’échangeur de température (90°) est démonté, emmené à l’atelier, remonté avec un thermostat qui déclenche plus tôt (78°), le circuit rincé et re-rempli de coolant.
Parfait : tout fonctionne parfaitement.
Nous profitons de la présence de Dimitris pour faire relier le
moteur au ballon d’eau chaude, ce qui est habituel sur les bateaux pour produire de l’eau chaude en s’affranchissant du 220 V et de la chaudière Webasto, tout en se gardant ces deux autres
possibilités bien-sûr.
Cette page technique écrite, que dire de notre séjour à Aigine qui a duré plus que prévu ? Un peu trop de circulation sur le quai, la ville recèle quelques bonnes adresses gastronomiques, telles
que la taverna de “Costas” sur le quai (avec poulpe séchant sur un fil à l’entrée) ou le restaurant “Gramma”, tenu par une norvégienne. La cour est superbe et l’accompagnement musical
jazzy, voire musique live. Quelques petites rues coquettes, fraîches et bordées de bougainvilliers valent le détour.
On trouve des pistaches à tous les coins de rue. Il faut essayer un plat de douceurs locales : pistaches fraîches au sirop.
Le port est bondé chaque jour de bateaux, souvent loués, qui font ici leur première escale après avoir quitté leur marina du Pirée et qui se renouvèlent chaque jour.
Nous laissons pour la prochaine visite le “temple grec parfait” dédié à Aphaia ou celui d’Apollon.
A bientôt.