Vendredi 17 août 2012. Nous profitons jusqu’à la fin de la matinée du calme et de l’eau claire de notre dernier mouillage minorquin de la Cala del Amarador .
Premiers mètres, nous sommes sous voiles dans la risée à 16 Nd, puis moteur et voile en alternance.
Chaleur étouffante l’après-midi. Nous portons à peine les voiles dans 10 Nd de SE jusqu’à 6h le samedi matin. Suffisant pour passer une nuit sans moteur.
A 4h30, nous croisons assez proche un voilier sous voile et moteur, faisant route vers les Baléares.
Nuit chaude et humide. Merveilleusement étoilée et sans lune.
Entre chien et loup, j’aperçois un cata, qui descend également aux Baléares.
Retour du jour vers 6h, ciel bien dégagé, mais quelques nuages bas duveteux s’effilochant par le bas. 2000 m d’eau sous les quilles.
Lever du soleil aussi pudique que
son coucher de la veille, derrière un barrage gris sur l’horizon.
Mer d’huile, tendance mercure. En bas, la commandante en second “écrase du lourd”, malgré le ronron du moteur, son long quart accompli.
7h12 : une troupe de dauphins, à 300 m sur notre bâbord, descend aussi vers les Baléares.
Toujours cette houle résiduelle de sud.
Nous allons passer près d’une montagne (sous-marine) culminant à 801 m. Après, nous nous engouffrerons dans le “canyon de Palamos”. La poésie des cartes marines…
9h20 : bancs de brume à l’approche d’une route commerciale. Concomitamment, 3 navires AIS et un non-AIS repérés au radar ; à veiller dans la grisaille.
Le premier banc de brume passe, le suivant aussi. Je n’aime pas la météo de ce coin et cela ne me passera pas aujourd’hui.
Une brise légère de sud se lève,
de quoi porter les voiles quelques heures, mais pas assez pour une arrivée de jour vers Cadaques, donc moteur de nouveau.
18h00 : nous sommes accueillis par une mer confuse devant le cap Norfeo ; un bon 1/2 Nd de courant nous pousse vers le nord. La Cala Joncolls se profile. Nous l’avons choisie parce qu’elle semble
la mieux abritée de la houle de Sud-Est dans ce coin.
Dans la cala, un parc de corps
morts quasiment plein, au moment où nous arrivons. Retrouvaille avec la terre et nos contemporains. Ski nautique, jets-skis et annexes vrombissantes. Essentiellement des yachts à moteur venus des
ports voisins. C’est le week-end et chacun de ces consommateurs de mer compte en profiter à fond.
Et si nous partions aux Marquises ? … ça, c’est la lecture de Kurun.
D’ailleurs un semi-rigide nous apprend que nous sommes sur une bouée (rouge) du restaurant, que les blanches sont celles de l’hôtel et que les autres sont privées et … vous verrez bien si son
propriétaire se présente.
Presque tous les bateaux rentrent au port à Rosas ou Empuria et nous restons, une poignée, pour passer une nuit - si possible - paisible.
Lendemain matin, dimanche,
service de croissants “à domicile”, plutôt bon, ce n’est toutefois pas des Stohrer.
Des brumes tenaces collent aux reliefs. Drôle de pays.
Dans la matinée, mouvement inverse, tout le monde rapplique ; les annexes du restaurant assurent un ballet incessant et vrombissant de semi-rigides qui débarquent les clients à terre et les
rembarquent après le repas.
Nous resterons une deuxième nuit,
qui devrait être plus calme, car le week-end se termine. Un bon petit roulis s’installe, le vent tournicote. Nous tendons un bout sur une seconde bouée. Efficace.
Zut, le vent se lève dans notre travers, brutalement, mais il ne dépassera pas les 40 Nd. Nuit calme.
Le lendemain, le balai des bateaux reprend.
Remettons-nous en chemin et allons donc voir plus loin si l’eau est plus bleue.
A bientôt pour notre passage du Cap Creus (brrrrrrr !…).