Mercredi 3 août. Nous avons tiré des bords presque jusqu’ à la fin des 18 M du parcours. A l’arrivée, c’est le choc : nous arrivons dans la furie nautique italienne du mois d’août.
La petite baie est bondée essentiellement de bateaux à moteur de toutes tailles. Nous trouvons une place près d’un magnifique yacht classique nommé “Juliette”, plan Watson de 1929 et de 22 m, avec l’équipage duquel nous nous sommes liés d’amitié.
Je suis passablement sur les dents à chaque son de descente ou de remontée de chaîne, un crash paraissant inévitable à un moment ou à un autre vu le trafic dans le mouillage.
Le voilier Excalibur, déjà vu à Marsala, arrive au mouillage avec un petit côté “Radeau de la Méduse” : ancre herbeuse, antenne radar à moitié arrachée, carène barbue, barreur en veste de quart, pavillon hésitant entre Belge, Français, Roumain et Italien au niveau des couleurs, défenses à poste, seau aussi (y a-t-il eu du grabuge digestif durant la traversée ?) ; ce fier navire aurait attendu un peu trop longtemps qu’un valeureux chevalier vienne l’arracher de son ponton ?
La plage, en fait essentiellement des blocs de roche, est également bondée (contrairement à ce que montre cette photo) .
D’ailleurs, sa physionomie est très modifiée par rapport aux photos que nous avions glanées : des blocs de roche ont remplacé une bonne partie du sable. Ci-contre, la version déserte, façon météo défavorable pour les estivants. Forcément, nous, on aime. En effet, le lendemain, c’est vent et houle de Sud. En milieu de matinée, la baie se vide rapidement. Les bateaux de promenades sont invisibles. Nous ne restons qu’à deux bateaux avec Juliette.
Le surlendemain, le vent et la houle se remettent au Nord. La baie se remplit à nouveau. Grand chaos, mouillage furibond d’embarcations de tous genres et toutes tailles ; la manœuvre de mouillage se traduit généralement par un lâcher d’ancre là où il reste de la place. Parfois, rarement, les embarcations s’entrechoquent. Un vrai spectacle.
Les bateaux de promenade, souvent d’anciens navires de pêche allant de la barque jusqu’au chalutier, larguent leurs lots de baigneurs. Dix minutes et on remonte pour partir vers la baie suivante.
Là, la version plus sophistiquée de la “pingouinade”.
A faire, hors saison évidemment, ou si l’on n’a pas le choix pour s’abriter de la houle de Nord.
A bientôt.