Etape N° 35 : de Limni Keri à Zakynthos

Belle navigation sous voiles de 20 M par 25 Nd de vent, un bon 30 Nd devant le cap Geraki. Kalinu a bien chevauché avec 2 ris dans la grand voile et la trinquette réduite de 3 tours.

Le vent de Sud-Est qui nous pousse maintenant est régulier, assez chaud (on se prend à enlever le bonnet de laine), beaucoup plus agréable que le Nord-Ouest qui a éprouvé nos nerfs dans la descente vers Syracuse, ou le mistral et le NE  qui se sont acharnés durant une bonne partie des presque trois semaines passées à la marina de Syracuse.

Le souffle se calme alors que nous sommes en vue du port de Zakynthos ; on roulerait bien la trinquette pour dérouler tout le génois, et bien-sûr, de bonnes grosses rafales générées par le relief viennent pimenter l’arrivée dans la dernière demi-heure.

Le port est immense ; le bout de quai occupé par la plaisance compte peu de bateaux, mais les aussières largement étendues par les yachts et les bateaux de promenade, en prévision du coup de vent annoncé, laissent peu d’espace pour se glisser sur le quai.

Heureusement, un homme est là pour nous faire un peu de place et rattraper la manœuvre qui se présentait mal : vent latéral, rafales dans tous les sens et le frein du guindeau qui laisse dérouler la chaîne à la grande surprise du commandant au second qui la bloque du pied et cherche la manivelle, alors que nous commencions à glisser un peu trop vers les gardes du grand bateau de promenade voisin.

Nous sommes amarrés, ancre et chaîne dans de la bonne vase qui va bien.

Pendant presque tout notre séjour, le vent et les rafales ont déboulé de la colline qui domine la ville. Les 40 m de chaîne n’étaient pas un luxe.

Notre hôte nous explique qu’il s’occupera de tout pour nous, formalités administratives d’entrée en Grèce (car, bien que la Grèce appartienne  à l’U.E., le “transit-log” pour le bateau est toujours obligatoire et payant), frais de port, mise à disposition d’eau et électricité. Yes !

Le lendemain, après nettoyage, rangement et bricolage, nous voyons arriver notre hôte qui vient nous extorquer encore de l’argent. La note port + formalités est particulièrement salée pour la Grèce et les services offerts.

Nous partons ensuite à la découverte de la ville de Zakynthos : peu de charme, comme nous l’avions lu, pour cause de tremblement de terre dévastateur de 1953, une vie paisible à cette période de l’année et très touristique le reste du temps. Seuls quelques rugissement sauvages d’excités de la mécanique, autos ou motos, viennent troubler ce calme. Ce dernier détail nous rappelle Malte.

Ah les cafés frappés, gyropitas, pâtisserie locale, le “frigania”, les souflakis : MIAM !

Une fois les renseignements pris, nous avons pu confirmer que notre hôte avait essayé de nous soutirer beaucoup plus d’argent que nécessaire, et nous avons pu en récupérer une partie grâce à l’acharnement du Commandant en second.

Comme nous sommes restés plus longtemps que prévu, mauvais temps oblige, nous avons pu ramener le prix de la journée à un tarif acceptable, notre hôte n’ayant même pas osé nous refaire payer notre dû.

Nous avons retenu de cette affaire qu’il est bien difficile de se dépêtrer dans les spécificités administratives locales, des papiers généralement rédigés uniquement dans une langue incompréhensible pour l’étranger, et donc d’identifier les arnaques.

Un des voisins du quai, le hollandais Nol, habite le grand voilier “ONAN”  qu’il nous fait visiter.

Nol nous organise pour notre dernière journée à Zakynthos un mémorable déjeuner à 4 sur la terrasse ensoleillée de la taverna du quai, avec calamari, garides (= crevettes), salades diverses, desserts locaux, le tout arrosé au “krassi aspro”, le vin blanc local.

Nous avons beaucoup ri. Merci, Nol !

Si vous voulez faire du charter sur un grand voilier de 20 m en Mer Ionienne : www.onancharters.nl

A bientôt pour la remontée vers Agios Nikolaos, à la pointe Nord de l’île.